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"Grippe menstruelle" : Mythe ou réalité ?


"Grippe menstruelle" : Mythe ou réalité ?

Vous avez déjà ressenti une fatigue intense, des courbatures et des maux de tête avant vos règles, comme si vous attrapiez la grippe ? Vous n’êtes pas seule. Bien que le terme "grippe menstruelle" ne soit pas un diagnostic médical officiel, de nombreuses femmes décrivent des symptômes pseudo-grippaux récurrents avant leurs menstruations.


Introduction : Quand le cycle menstruel imite la grippe


Le syndrome prémenstruel (SPM) touche plus de 90 % des femmes, selon une étude publiée dans Medicine. Mais pour certaines, les symptômes vont bien au-delà de simples sautes d’humeur ou ballonnements : elles ressentent une véritable fatigue extrême, des douleurs musculaires et des nausées, comme en cas de virus grippal.

Ce phénomène, souvent appelé "grippe menstruelle", survient généralement après l’ovulation et avant l’arrivée des règles. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une infection virale, les mécanismes hormonaux en jeu expliquent pourquoi certaines femmes vivent ce malaise de manière cyclique.

Dans cet article, nous explorerons les causes scientifiques, les symptômes distinctifs et les solutions pour atténuer cette sensation grippale mensuelle.


Grippe menstruelle vs. SPM : Quelles différences ?


La grippe menstruelle partage de nombreux symptômes avec le SPM classique, mais avec une intensité accrue et une dominante "pseudo-infectieuse". Contrairement au SPM, qui se manifeste par des variations émotionnelles et des inconforts digestifs modérés, ce syndrome inclut une fatigue extrême, des nausées et troubles digestifs, des douleurs articulaires et musculaires, des maux de tête persistants et des crampes abdominales sévères.

Il est important de noter que, contrairement à une vraie grippe, ce syndrome ne provoque ni fièvre, ni toux, ni congestion nasale. Si ces symptômes apparaissent, il s’agit probablement d’une infection virale et non d’un désordre hormonal.


Les causes scientifiques de la grippe menstruelle


La chute hormonale en phase lutéale


Pendant le cycle menstruel, plusieurs hormones fluctuent de manière significative. Après l’ovulation, vers le 14ᵉ jour, le taux de progestérone augmente pour préparer l’utérus à une éventuelle grossesse. Si la fécondation n’a pas lieu, les niveaux de progestérone et d’œstrogène chutent brutalement, déclenchant les règles.

Cette chute hormonale provoque une réaction en chaîne : une hyperactivité intestinale responsable de nausées et diarrhées, une inflammation généralisée entraînant des douleurs musculaires, et une baisse de la sérotonine, ce qui explique la fatigue et l’irritabilité.


Le rôle des prostaglandines


Les prostaglandines, des composés lipidiques pro-inflammatoires, sont libérées pour favoriser les contractions utérines et l’évacuation de l’endomètre. En excès, elles peuvent aggraver les crampes, provoquer des migraines et stimuler l’inflammation systémique, d’où les courbatures. Une étude de la Mayo Clinic confirme que des taux élevés de prostaglandines exacerbent les symptômes prémenstruels.


Facteurs aggravants : Endométriose et SOPK


Les femmes souffrant d’endométriose ou de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) rapportent souvent des symptômes prémenstruels plus intenses. Cependant, le lien direct avec la grippe menstruelle reste à étudier.


Comment soulager la grippe menstruelle ?


Adapter son alimentation

Il est recommandé de réduire l’inflammation en privilégiant les aliments riches en oméga-3 comme le saumon et les noix, ainsi qu’en antioxydants tels que les fruits rouges et les légumes verts. Éviter le sel et le sucre raffiné permet de limiter la rétention d’eau et les ballonnements, tandis que le magnésium, présent dans le chocolat noir et les épinards, aide à réduire les crampes.


Optimiser l’hydratation

Une étude parue dans BMC Women’s Health montre qu’une bonne hydratation diminue les douleurs pelviennes. En cas de diarrhée, il est conseillé de boire des infusions, des bouillons ou de l’eau électrolytique pour compenser les pertes minérales.


Pratiquer une activité physique modérée

L’exercice libère des endorphines, antidouleurs naturels, et réduit l’inflammation. Le yoga, la marche ou la natation sont particulièrement bénéfiques pour atténuer les symptômes.


Recourir à des suppléments et anti-inflammatoires

La curcumine, un anti-inflammatoire naturel, et la vitamine B6, qui soutient l’équilibre hormonal, peuvent être utiles. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène aident à bloquer les prostaglandines, mais doivent être pris avec précaution.


Envisager une contraception hormonale

Les pilules ou stérilets hormonaux stabilisent les fluctuations hormonales, atténuant ainsi les symptômes de la grippe menstruelle.


Quand consulter un médecin ?


Il est essentiel de consulter un médecin si vos symptômes vous empêchent de travailler ou de sortir, s’ils s’aggravent avec le temps, ou s’ils s’accompagnent de fièvre ou de saignements anormaux. Cela permet d’écarter d’autres causes comme les kystes ovariens ou l’endométriose.


Conclusion : Mieux comprendre pour mieux agir

La grippe menstruelle n’est pas une fatalité. En comprenant ses mécanismes hormonaux et en adoptant des stratégies ciblées comme une alimentation adaptée, une bonne hydratation et une gestion du stress, il est possible d’en réduire l’impact.



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